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dimanche 3 juillet 2011

Sucre et Potosi, la mine de l'enfer!!!

Nous voila à présent de retour de la jungle amazonienne et après avoir enchaîné 2 nuits de suite dans les bus, nous découvrons Sucre.

C'est ici que fut déclarée l'indépendance et, si La Paz est désormais le siège du gouvernement et des finances, Sucre demeure la capitale constitutionnelle du pays.

Cette cité pimpante préserve sa belle architechture coloniale et un controle strict du développement lui a permis de conserver sa splendeur ; Sucre est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1991.

Malgré tout, Sucre ne sera pas un coup de coeur pour nous...
Nous nous sommes même sentis mal à l'aise dans une ville ou les différences sociales nous ont choqué...


L'étincelante architecture coloniale de Sucre




La préfecture


Casa de la Libertad
Maison où fut signée la déclaration de l'indépendance de la Bolivie le 6 août 1825






Clin d'oeil à la France...


GROUAHHHHHHHH!!!



On a finit par trouver un intérêt à Sucre : le parc Cretácico!

Il y a 65 millions d'années, le site de l'usine Fancesa semble avoir été fréquenté par de gros animaux écailleux. Lorsqu'ils dégagèrent le terrain en 1994, les employés de l'usine découvrirent une paroi argileuse pratiquement verticale portant plus de 6.000 empreintes dont certaines jusqu'a 80 cm de diamètre, de plus de 150 espèces de dinosaures!!!

Nos vieilles passions enfantines nous ont fait faire le déplacement...

 
Traces de dinos




Un peu surfait, c'est sûr...


Après 3 jours passés à Sucre, nous partons pour Potosi, une ville fascinante...
Vous en avez certanement déjà entendu parler! Potosi, la ville des mines de l'enfer!!!


Un peu d'Histoire...mais c'est tellement intéressant...

Si les conquistadors n'ont jamais trouvé El Dorado, ils se sont emparés de Potosi et de son Cerro Rico, un "mont Riche" rempli d'argent.
La ville fut fondée en 1545 dès la découverte du précieux minerai et, bientôt, l'argent extrait finança l'empire espagnol.
L'histoire de Potosi est entièrement liée à cette ressource. Pendant les années d'opulence, alors que l'argent semblait inépuisable, la cité devint la plus grande et la plus riche des Amériques.


On ignore la quantité d'argent qui fut extraite du Cerro Rico au cours de quatre siècles de productivité, mais une croyance populaire affirme qu'elle aurait permis aux espagnols de construire un pont d'argent jusqu'à la mère patrie tout en leur laissant des quantités suffisantes à transporter par cette voie.


Tout commença en 1544 quand un Inca local parti à la recherche d'un lama égaré et s'arrêta pour faire un feu. Sous l'effet de la chaleur, le sol se mit a fondre et un liquide brillant en émergea.


Peu de temps après, les espagnols apprirent l'existence de l'immense richesse cachée dans la montagne de Potosi et ne tardèrent pas à se l'approprier.
En 1545, l'excavation à grande échelle commença et des milliers d'esclaves indiens furent amenés pour creuser, envoyant ainsi la 1ère cargaison d'argent en Espagne.


Ce travail dangeureux provoquait tant de morts, par accident ou à la suite de la silicose, que les espagnols firent venir des milliers d'esclaves africains pour pallier la pénurie de main-d'oeuvre.


Durant les trois siècles que dura la période coloniale, de 1545 à 1825, on estime que 8 millions d'indiens et d'africains périrent dans des conditions atroces.




Cerro Rico
depuis le centre-ville de Potosi




Comme la plupart des villes à la prospérité fulgurante, Potosi connut une gloire de courte durée. Les mines commencèrent à s'épuiser au début du XIXe siècle et la ville fut pillée lors de luttes pour l'indépendance.
La population tomba à moins de 10.000 habitants et, au milieu du XIXe siècle, la baisse brutale du cours de l'argent porta un coup fatal dont Potosi ne se remit jamais complètement.


Au cours du XXe siècle, seule la demande d'étain sauva la ville de l'oubli et lui procura un rétablissement lent mais régulier. Le zinc et le plomb ont aujourd'hui supplanté l'étain et sont au premier rang des exportations nationales de métaux. Si l'extraction d'argent se poursuit à petite échelle, les souvenirs de la grande cité coloniale restent visibles.


La plupart des exploitations du Cerro Rico appartiennent aujourd'hui à des coopératives de mineurs. Ils travaillent dans des conditions qui n'ont guère changé depuis l'époque coloniale...


L'espoir de tomber sur un bon filon les incite à continuer de creuser une montagne qui est devenue un vrai gruyère, et cela à plus de 4000m d'altitude!




On vous fait découvrir...


Tenue correcte exigée!!!




Les indispensables du mineur...
Feuilles de coca, cigarettes de coca et alcool a 96%!!!


Magasin spécialisé pour les mineurs...
Vente de TNT, de gants, pioches, casques, etc...
Ici, on peut acheter une dynamite pour 2 euros!!!







Entrée de la mine...l'enfer est proche!



Et c'est rien de le dire, Tio (un diable) est dans le mine!!!

Effectivement, puisqu'ils croient en Dieu et au ciel, les mineurs croient aussi à la présence du diable sous terre. Une fois par semaine, des offrandes sont faites à Tio (feuilles de coca, cigarettes et alcool) et les mineurs en profitent également pour passer un moment de détente (?!?) ensemble.
Ce "Tio" date de l'époque coloniale.




Tio des temps modernes


Première rencontre avec les mineurs...
2 jeunes (on estime qu'ils ont entre 13 et 16 ans) poussant un chariot rempli de minerai, plus de 1,5 tonne!!!




On descend au niveau -9,
 45 m en-dessous du niveau de l'entrée!


Pépite d'argent
"Ca y est, on est riche!!!" (dédicace à Lulu et Malo...)







Sac de 250 kg qui monte au niveau 0 grâce à une machine
Il doit faire 40 degrés au niveau 9 et les poussières sont infernales!


Effectivement, les mineurs sont exposés jour après jour à des produits chimiques et à des gazs nocifs : poussières de silice (cause de silicose), gaz arsénique, vapeurs d'acétylène, dépôts d'amiante, dérivés de la combustion d'acétylène et de la détonation d'explosifs...


Au niveau 0, le minerai est récupéré des niveaux inférieurs et supérieurs et mis dans les chariots.


A la sortie de la mine, le minerai est déchargé, trié a la main puis transporté par camion dans des usines d'extraction (situées dans les environs de Potosi)


Malheureusement, afin d'extraire les différents minerais (argent, zinc, cuivre, plomb, étain), il faut utiliser du mercure... que l'on retrouve en grande quantité dans de nombreuses rivíères, lacs et poissons de Bolivie!!!


Malgré la vision d'un travail aussi pénible, la visite d'une des 200 mines que compte le Cerro Rico nous a permis de rencontrer les mineurs. Le jeune âge des mineurs (certains commencent à 10 ans!) nous a particulièrement choqué et boulversé...mais les mineurs montrent également une certaine fierté à effectuer cette  tâche pénible. En général, ils travailleront 10/15 ans maximum à la mine puis se reconvertiront, comme par exemple notre guide! 
Les mineurs gagnent environs 90 bolivianos (9 euros) par jour et travaillent en général 25 jours par mois. Ils gagnent ainsi plus d'un bolivien moyen (environs 500/800 bolivianos par mois soit 50/80 euros!!!). 

Il y aurait 40 décès par an par accident dans la mine (surtout des chutes de pierres au moment du dynamitage!)


Si vous avez réussi à tout lire, MERCI!
Potosi est une ville et a une histoire qui nous a particulièrement fasciné...


Une des 80 églises de Potosi...


Hôtel national des Monnaies 
Masque de Bacchus, accroché en 1865 par le français Eugène Martin Moulon
 pour des raisons connues de lui seul!


Le premier hôtel des Monnaies fut construit en 1572 et fut édifié afin de contrôler la frappe des pièces coloniales. Selon la légende, au vu du coût des travaux, le roi d'Espagne se serait exclamé : "Ce bâtiment doit être construit en argent!" 
Les pièces, estampillées d'un "P", étaient appelées potosis.

  
Les immenses engrenages en bois, mus par des mules, qui servaient à façonner les pièces.
Ils furent remplacés par des machines à vapeur au XIXe siècle.


Les dernières pièces furent frappées ici en 1953.
A présent, les billets boliviens sont imprimés en France!!!



Merci pour votre visite et à bientôt!!!

1 commentaire:

  1. Merci pour tous ces renseignements d'histoires, c'est très intéressant! j'adore! Virg

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